Ma semaine de réunion a Wilmington

Publié le par Natatchou

Comme je vous l’ai dit quand je suis arrivée aux USA j’ai habité dans une grande maison avec tout le confort nécessaire. On ne va pas dire que c’est le luxe mais tout de même ça l’est davantage que dans mon appart en France. Y a pas de mal je sais.

 Mais le 10 août je suis parti à Wilmington pour une semaine de réunion.

En fait le responsable du département des langues étrangères décida de faire cette semaine de réunion à Wilmington car il y habite et aussi car 3 professeurs d’Espagne y étaient. On fit ces réunions dans leur école.

 Donc Wendy m’accompagna à Wilmington où je devais y passer la semaine, chez une prof de français et d’allemand. Et en fait c’est dingue comme on s’habitue assez rapidement au calme de la campagne et à son « luxe ». Wilmington est une ville, la ville la plus peuplée du Delaware. J’étais contente de voir enfin une vraie ville comme chez moi. Mais en fait le quartier où je suis arrivée n’était pas un bon quartier et quand je suis arrivée j’ai eu un peu peur. Est-ce que l’on peut oublier aussi vite là d’où on vient ? Bon je ne peux pas dire que j’ai passé toute ma vie dans les quartiers sensibles du 93 mais quand même. Je suis déjà allée dans des cités et travaillée dans ces quartiers difficiles, à Sevran et Aulnay sous Bois.  Je faisais attention mais je ne m’y suis jamais senti vraiment en danger.

 

Il n’y a qu’une fois, un dimanche après-midi, que je me suis sentie vraiment mal à l’aise. C’est quand je suis allée dans la cité des Gros Saule et qu’il y avait pas mal de jeunes à l’extérieur. Je ne sais pas pourquoi mais ils nous dévisageaient de la tète au pied, vraiment avec insistance. Cela m’a fait peur.

J’ai ressenti la même chose quand je suis arrivée dans le quartier de Wilmington. Il y avait une bande de jeunes assis sur l’escalier d’un immeuble. Ils nous ont dévisagées lorsque l’on était dans la voiture. Cela ne m’a pas rassurée.

Dans l’appartement il y avait un iguane. Georgie, la prof, est marrante. Nous avons beaucoup discuté, elle et son petit copain. C’est la première fois que je discutais de sujet sérieux : Gouvernement traitement des enfants et personnes âgées, des homosexuels… Ce que je ne fais pas ici à Milton. Ce fut assez instructif.

 

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 A la réunion je n’ai pas appris pas grand chose car je n’ai absolument rien compris. Mais vraiment rien de chez rien. Je me souviens de mon sentiment à ce moment là : « qu’est ce que je fous là ? Dans quelle galère je me suis embarquée ? Est-ce que je vais arriver à les comprendre un jour ? Comment cela va se dérouler à l’école ? »

J’ai eu ce même sentiment lors de la réunion dans mon école. De toute façon toutes les informations ne concernaient pas mon école. Je me suis donc ennuyée la plupart du temps. J’attendais beaucoup pour la recherche d’un appartement et l’ouverture d’un compte en banque. Pour l’appart : rien ou presque. Pour les banques : elles n’ont pas daigné se déplacer. Ah si j’ai payé 65 dollars pour qu’ils fassent des recherches sur mon casier judiciaire, alors que j’avais le papier prouvant qu’il était vierge et que chez nous c’est gratuit.

J’ai quand même obtenu mon « social security number » et avec ça la possibilité de tout faire ou presque.

J’ai réussi aussi à me faire cataloguer par les professeurs d’Espagne. La même réputation qu’en France, une Natacha à l’ouest et naturelle dans ses propos. Ils ont bien rigolé avec moi, mais dans le bon sens. J’ai maintenant des amis d’Espagne et j’en suis contente. Ils sont sympas et funs.

J’ai aussi appris que je n’aurai pas besoin de passer le permis américain car le Delaware a un accord avec la France, contrairement à l’Espagne. Mes amis espagnols m’enviaient grandement.

 

IMG_0105.JPGXavier, un des instits d'Espagne.

 

Sinon avec Georgie (et son amie Jaime) j’ai visité et fait du shoping. J’ai été voir les Amish. Mais j’en parlerai dans un autre article. En tout cas dans le centre commercial j’ai acheté un pain chocolat, je crois 4 dollars (environ 3 euros), mais qui était vraiment sans aucun goût.

 IMG_0108.JPGJaime et Georgie

J’ai surtout visité son quartier, ce qui m’a confirmé que ce n’était pas un « bon » quartier.  Premier soir ou on va se balader je crois trois enfants qui devaient avoir au maximum 5, aller 7 ans.  Je ne pouvais pas m’empêcher de me demander ce qu’ils faisaient tout seul dans la rue. Et en fait non la mère n’était pas très loin… avec des dealers pour sa dose.  Ok sympa.

Apres je leurs pose des questions sur leur quartier, si c’est dangereux etc… Ils me disent que non mais qu’il ne faut pas que j’aille dans la rue plus bas « tu vois là où il y a les voitures de flics ». Ah oui en effet je vois très bien.

Le matin en montant dans la voiture de Georgie je vois son Ipod bien en évidence dans la voiture. Je lui dis alors qu’en France si on laisse notre lecteur bien en évidence nous retrouvons notre voiture cassée en arrivant et plus de lecteur, en tout cas dans mon quartier. Là elle me dit que dans son quartier cela ne risque rien et qu’il n’y a pas de vol dans les voitures car les habitants (enfin les dealers) ne veulent pas voir la police débarquer dans leurs trafics. Ok c’est cool.

 Dernière anecdote sur Wilmington. Je ne comprenais pas pourquoi il y avait des paires de basket pendues au fil électriques. J’ai donc demandé à Georgie. Je m’en souviens j’étais devant son bâtiment et elle était en train de fermer la porte. Je lui dit « What’s at?» en montrant du doigt les chaussures. Et là elle me fit signe d’approcher comme si elle voulait me dire un secret. Elle me dit tout bas « ici les dealers quand ils commencent leurs trafics ils ont pour tradition de jeter une de leurs paires de chaussures par la fenêtre sur les fils électriques. C’est une tradition stupide, ils sont stupides ». Elle m’a dit aussi que pour elle ils étaient vraiment stupides et qu’elle valait mieux qu’eux. Dans le sens qu’elle a vécu dans le même quartier mais qu’elle elle a bien tournée et que s’ils voulaient gâcher leurs vies c’était tant pis pour eux. En tout cas c’est comme ça que je l’ai compris.

 En tout cas en France je n’ai jamais habité dans un quartier de dealers lol. Quand je suis rentrée à Milton la première chose que m’a dit Wendy c’est qu’elle n’avait pas aimé me laisser là-bas et m’a demandé comment cela s’était passé. Mais bon Wendy n’a jamais vraiment habité une grande ville puisqu’elle a toujours vécu dans le sud du Delaware. En même temps en France nous avons aussi les mêmes quartiers et cela n'en fait pas pour autant des mauvais quartiers. Pour pouvoir juger il faudrait que j'y reste toute une année, mais ce n'est pas le cas. 

 


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Les chaussures des dealers sur les lignes electriques.


 

 

 

 

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